Toponymie et blason d'Andres :
Le nom du village Andres a pour racine Andar (en germanique) ou Andirius (en gaulois) qui signifie homme. La première fois que le nom du village apparaît c'est sous la forme d'Andrensis pagus. Le nom d'Andres apparait en 1697.
Les armes d'Andres sont représentées par le blason en forme d'écu, et de couleur azur et qui date du XIIIème siècle. Il portait la mention suivante « d'azur au lambel de gueules de trois pendants, au lion d'or armé et lampassé de gueules ». On trouve un lion d'or dressé sur ses pattes de derrière, la gueule est ouverte et les griffes rouges sont étendues. L'or est un symbole de hautes vertus telle que la justice, la clémence et l'élévation de l'âme. Au-dessus du lion se trouve un lambel à trois pendants de couleur rouge.
L'abbaye d'Andres :
L'histoire de l'abbaye d'Andres serait difficile à faire si nous n'avions une Chronique écrite dans le premier tiers du XIIIe siècle par l'abbé Guillaume. Celui-ci né vers 1175-1180, entra à Andres, et y joua de 1207 à 1211 un rôle très important lors des procès entre l'Abbaye d'Andres et celle de Charroux, dont notre monastère relevait pour l'élection de l'abbé.
Vers 1080, sous Baudouin ler, comte de Guînes, on avait découvert, à cause des miracles qu'elles opéraient, les reliques de Ste Rotrude, enfouies en terre, sur le territoire d'Andres.
Donc vers cette époque, Baudouin, décide de faire ériger une abbaye qui prit le nom de St Sauveur (patron de Charroux) et Ste Rotrude, et dota l'abbaye de nombreux biens. Incendiée par un violent orage puis reconstruite dans des matériaux plus précieux, l'Abbaye d'Andres va se développer et posséder des cures et terres jusque Wissant, Ferques, Thérouanne. Mais la guerre de cent ans va mettre un terme à cette abbaye détruite par les Anglais en 1350. Les moines se retirent alors à Ardres puis finiront par disparaître. Différentes découvertes ont permis d'an savoir plus sur cette abbaye et sont conservées dans différents lieux aujourd'hui.
En août 1871, Louis Deschamps de Pas, sociétaire des Antiquaires de la Morinie fut appelé sur le site de l'abbaye d'Andres : On venait de découvrir par hasard, en voulant se procurer de la terre pour remblayer un marais, trois pierres sépulcrales. Deschamps de Pas se hâta sur le terrain - il pensait qu'il s'agissait des tombeaux des comtes de Guînes puisque ceux-ci avaient choisis cette terre consacrée pour y demeurer enterrés. Voici ce qu'il découvrit : Trois pierres tumulaires gravées et parfois brisées empêchant parfois la lecture des inscriptions en latin. Ces pierres sont conservées au musée de Boulogne Sur Mer et deux d'entre elles sont visibles dans la grande salle. (Cf. illustration).
En 1952, monsieur Parrisaux découvre le tombeau de l'abbé Simon conservé actuellement au musée de Guînes.
En 1989 une crosse abbatiale a été découverte. Elle fut restaurée et vendue aux enchères.
Il reste aussi de l'abbaye d'Andres les fonts baptismaux de l'ancienne église détruite au même moment que l'abbaye. Ils ont été classés monuments historiques le 1er mai 1908. Ces fonts avaient été mutilés et le pied enfoui dans le cimetière. A l'initiative de Mr Gates et à l'intervention de la commission départementale des monuments historiques du Pas de calais, ils furent restaurés en 1912. Ils se trouvent dans l'église actuelle (cf. photos)
L'église Saint Jean Baptiste d'Andres :
Elle fut construite en 1754. Sur le transept une plaque rend hommage à l'abbé Coeugnet décédé en 1865. On distingue malheureusement très mal ce qui est inscrit ici.
La cloche qui s'appelle Fidéline Clémence Louise Mélanie date de 1637, fendue elle fut refondue en 1865.
Il reste de notre église différentes cartes postales anciennes dont une témoigne de son magnifique intérieur en bois
Andres et les deux guerres mondiales :
Andres payera un lourd tribut lors de la première guerre mondiale : plus de 200 Andresiens partiront combattre et 31 d'entre eux mourront au combat. Des familles entières seront à jamais marquées par cette terrible guerre. Le village d'Andres accueillera pendant ce conflit un campement de soldats belges. La deuxième guerre mondiale verra beaucoup d'Andrésiens être fait prisonnier. L'occupation allemande pèsera sur les Andrésiens qui perdront cinq des leurs.
Crédit photos : Société Historique d'Andres
Merci à la Société Historique d'Andres et à sa présidente Sylvie Demilly